samedi 18 juillet 2015

"Pourquoi est-ce si difficile de se séparer des livres ?" par Bénédicte Régimont pour le Huffington Post

Je me permets une déviation de la ligne directrice de ce site pour réagir sur cet article publié sur le Huffington Post par Bénédicte Régimont "auteur spécialisée dans la psychologie de l'habitat, conférencière et entrepreneur"

Certains y trouveront un bon prétexte pour vider leurs étagères, mais il a aussi grandement offensé les bibliophiles et les fervents lecteurs.


Merci également à tous les contributeurs du groupe Facebook Les Perles de la Librairie ( https://www.facebook.com/groups/LesPerlesdelaLibrairie/ ) , signe que je ne me méprends pas sur le message de l'article et surtout qu'il n'est pas pris au sérieux par les lecteurs passionnés !





On y trouve un cloaque d’idées fausses et préconçues : 

Ainsi, si vous collectionnez les livres sur les batailles napoléoniennes ne vous étonnez pas de toujours être sur la défensive. On ne lit donc pas par intérêt ou par envie, mais forcément parce qu’on a quelque chose à combler. On pourrait étendre ça à tous les thèmes : lire de la politique, c’est forcément pour ceux qui veulent gouverner le monde, lire des bandes dessinées est sûrement preuve qu’on est resté dans le monde de l’enfance… blablabla. 

Elle parle également à la place des lecteurs en disant : je me sens incapable de vivre ma vie alors je la rêve. Nous sommes donc des frustrés déprimés de la vie qui vivent dans un monde illusoire. Comment peut-on associer sans fondements le plaisir de lire au fait de se sentir incapable de vivre sa vie ? C’est aberrant. 

Voilà le genre de personne qui, à l’annonce d’une fusillade dans une école, va s’empresser de réagir « Encore un qui jouait à des jeux vidéos violents ! ».  

Une autre perle :
Les livres sont un marqueur social et il y a des livres qu’il faut avoir lus pour briller en société ou pour impressionner vos invités.
Première nouvelle. Dans ce cas pourquoi tant de librairies ferment ? On achète un livre parce qu’il nous « parle ». La lecture est d’ailleurs une des rares activités que l’on fait de façon désintéressée. Quand je décide de commencer tel livre, cela me semble d’ailleurs être une démarche intérieure et personnelle qui ne prend pas en compte le regard des autres. Je le lis pour moi, pour le plaisir de lire et d’éventuellement en discuter avec des connaissances. Quelqu’un qui veut briller en société va plutôt exhiber le dernier smartphone ou sa belle voiture.

Elle n’a qu’une vision pauvre, utilitariste et matérialiste : le livre ne doit être pris que pour ce qu’il est : une source d’information pour les livres pratiques et une distraction pour les romans et ils finiront à la poubelle, inexorablement. Dans ce cas, pourquoi porter un bijou que l’on nous a offert ? Pourquoi est-on un peu triste quand on quitte l’appartement où l’on se plaisait tant ? On projette une partie de nous sur les objets, c’est inévitable. Et les livres quant à eux, ont effet sur nous puisqu’on garde notre expérience de lecture en mémoire et qu'ils sont des briques ajoutées à notre personnalité, à notre vécu.  



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