vendredi 30 juillet 2021

Autant en emporte le vent

Titre : Autant en emporte le vent
Auteur : Margaret Mitchell
Pages : 702
Mon avis : 5/5


1861, Géorgie. Scarlett O’Hara a seize ans. Elle a devant elle l’avenir radieux d’une riche héritière de Tara, une importante plantation de coton. Mais la Guerre de Sécession est sur le point de plonger dans le chaos le pays tout entier, et Scarlett a le cœur brisé : Ashley Wilkes vient d’en épouser une autre. 


Légèrement romanesque, mais pas de quoi se lasser !

On reste pour le charme de l'époque, le caractère de Scarlett qui est une vraie battante (aujourd’hui on dirait qu’elle est « féministe »), et pour peut-être enfin connaître l'issue de la guerre. Le contraste est saisissant : on est à la campagne, des dames capricieuses se font belles pour aller au pique-nique des voisins... Puis arrivent les blessés, la maladie, les privations, la violence. J'ai hâte de lire le tome 2 pour connaître la suite en espérant qu'il soit tout aussi immersif.


Édition Gallmeister


L'écriture est belle, détaillée, et vivante même quand il s'agit de parler de la mort. Le style a vraiment contribué à passer outre certains passages un peu long, voilà donc quelques extraits que j'ai aimés (Autant en emporte le vent, tome 1, Édition Gallmeister, traduction 2020) 
 

"Dans l'étrange pénombre, les grands pins des marais, d'un vert si chaud au soleil étaient noirs contre le ciel pastel, une rangée impénétrable de géants noirs masquant l'eau jaune et lente à leurs pieds. Sur la colline de l'autre côté de la rivière, les hautes cheminées blanches de la maison des Wilkes disparaissaient peu à peu dans l'obscurité des chênes touffus qui l'entouraient, et seuls les minuscules points lumineux des lampes du dîner qu'on apercevait au loin indiquaient qu'une maison se trouvaient là. La tiède douceur humide du printemps l'enveloppait agréablement avec les odeurs légèrement mouillées de la terre fraîchement labourées et de toutes les jeunes pousses vertes qui pointaient vers le ciel."

      [...]

"Certains étaient raides et immobiles mais beaucoup se tordaient en gémissant sous le soleil brûlant. Partout, des mouches tournaient en essaims au-dessus des hommes, grouillaient et bourdonnaient sur leurs visages, partout il y avait du sang, des bandes sales, des gémissements, des jurons des douleurs que les blessés hurlaient quand les brancardiers les soulevaient. L’odeur de la sueur, du sang, des corps sales, des excréments montaient en vagues de chaleur torride et la puanteur fétide finit presque par lui donner la nausée. Les rangées de blessés étaient si serrées que les ambulanciers qui couraient ça et là au milieu des silhouettes prostrées marchaient souvent sur l’un d’eux, et ceux qui étaient piétinés regardaient impassiblement, attendant leur tour."

      [...]

"La mort planait dans l’air. Sous les rayons du soleil et de la fin d’après-midi, chaque champ qu’elle se rappelait si bien, chaque bosquet était vert et immobile, et d’un calme surnaturel qui lui remplissait le cœur de terreur. Toutes les maisons vides, trouées par les obus, devant lesquelles elles étaient passées aujourd’hui, toutes les cheminées squelettiques debout comme des sentinelles au milieu de ruines noircies par la fumée, l’avaient chaque fois davantage effrayée. Elles n’avaient pas croisé un seul être humain ou un animal vivants depuis la veille. Des hommes morts et des chevaux morts, oui, et des mules mortes gisant au bord de la route, le corps gonflé, couvert de mouches, mais rien de vivant. Pas de bétail meuglant au loin, pas d’oiseaux qui chantaient, pas de vent agitant les arbres."




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire